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C’est une évidence. Notre Présidente et ses acolytes sont en permanence truffés de bonnes intentions à notre égard. Cette fois-ci c’est Solange, notre Aveyronnaise de souche, qui a su nous concocter une journée pas comme les autres. De bon matin après avoir affronté les embouteillages si réputés des rocades toulousaines, il nous a fallu parcourir une centaine de kilomètres pour arriver au but. Nous partions faire connaissance avec l’or noir du pays de Lalbenque, la truffe ! Qu’est-ce qui a bien pu nous inciter à nous intéresser à un « champignon ascomycète ectomycorhizien qui se présente sous une forme plus ou moins globuleuse » définition de l’incontournable wikipedia qui aurait dû nous faire fuir ? Eh bien non, nous les Arcépiens, on ne recule devant rien !
C’est au cours d’une mini-conférence, diaporama à l’appui, que nous avons tout appris sur les secrets de la culture de la truffe. La présentation de la Truffière expérimentale des Grèzes, vitrine de la trufficulture régionale, nous a servi de fil rouge pour suivre les différentes étapes : plantation, culture, récolte, le tout à l’ombre de chênes pubescents ou de noisetiers, pour enfin arriver à l’ultime instant. Celui où le joyau « tuber melosporum » passera avec précautions de la main du trufficulteur à celle de l’acheteur. Au déjeuner, nous avons apprécié, entre autres mets du terroir, le goût subtil de la perle rare venue discrètement accompagner des œufs « cocotte » cuits juste à point.
Petit à petit la foule a envahi la rue centrale et nous commençons à observer le rituel des marchands. Ils sont là en ligne, debout, fiers, chacun devant un panier plus ou moins volumineux garni d’un tissu protecteur à carreaux rouges. Ils contiennent le précieux butin, une à plusieurs dizaines de truffes, bien noires et bien charnues. La veille les chiens dressés avec patience les ont décelés pour le plus grand bonheur de leurs maîtres. La corde tendue qui séparait les trufficulteurs des clients éventuels tombe et les palabres vont commencer. Il faut discuter dur sur le prix avant que chacun trouve son bonheur. Entre habitués, il y a là un petit air d’antan, à l’époque où il suffisait de taper dans la main de l’autre pour que l’affaire soit conclue.
On comprendra aisément que le coût de l’or noir oscillant ce jour-là entre 630 euros pour de grandes quantités et 1100 euros le kg à l’unité, un grand cabas n’était pas nécessaire et c’est avec une certaine modération que nous avons succombé à la tentation. Ce sont les chiens, ou les cochons parfois, qui aident l’homme à repérer la truffe. Nous avons pu en voir quelques instants plus tard une belle démonstration. Curieusement, c’est parfois une mouche qui a flairé l’odeur subtile et est venue pondre ses œufs au-dessus de la truffe attirant ainsi l’attention du trufficulteur.
Très belle journée, un peu fraîche sous un soleil timide. Le soir, le village aura retrouvé son calme, les toutous fatigués auront rejoint leur niche fiscale et les mouches se seront envolées.
Annick Hamelain