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Escapade à Ambialet (Tarn)


Dimanche 25 mars 2018

La veille au soir, nous avions avancé notre réveil, heure d’été oblige. Le dimanche matin, rendez-vous à 7h30 devant le château. Ce jour-là, nous, les Arcépiens, fûmes vraiment très courageux.

C’est avec notre enthousiasme habituel que nous prenons la route qui doit nous conduire jusqu’à AMBIALET, première étape de la journée, au cœur de la vallée du Tarn. Route sinueuse, pluies intermittentes, nous restons cependant optimistes, la « météo » ayant paraît-il annoncé du soleil dans le ciel tarnais…

Au lieu du rendez-vous, nous rencontrons notre guide Céline qui, avec talent, va nous faire découvrir ce village de moins de 500 habitants, dont l’une des particularités est d’avoir été érigé sur l’isthme le plus prononcé d’Europe (30m).

Autre particularité, la rivière, tout en méandres, revient sur elle-même formant ainsi une boucle enserrant une presqu’île rocailleuse.

La commune est divisée en deux parties. Notre guide nous en fait l’historique. Tout d’abord, AMBIALET LE BAS, siège de la vicomté, située au pied du prieuré. La porte de « l’ Olmière » protège le village des crues. Une ruelle nous mène à l’Eglise Gothique Saint-Gilles, incendiée au XVIème siècle, restaurée au XXème. Désacralisée, elle est utilisée actuellement comme lieu d’exposition. L’arc du chœur témoigne de l’origine romane de ce très bel édifice.

Les plus sportifs d’entre nous vont emprunter le Chemin de Croix, sentier abrupt, tracé sur le schiste, rendu glissant par les pluies. Après quelques stations nous permettant d’admirer ici et là, escaliers et ruelles étroites, il nous mène au PRIEURE où marcheurs et motorisés se sont retrouvés et d’où nous avons une magnifique vue sur AMBIALET le HAUT, siège administratif de la commune, dominé par les ruines du château seigneurial que nous apercevons.

Le prieuré, abbaye franciscaine, connut les affres des changements de propriétaires et de fonction. Splendeur et décadence, mais il renaîtra de ses cendres lorsque les ruines seront rachetées et l’édifice restauré. L’Eglise, bâtie sur les ruines d’un oratoire du VIIIème siècle, est l’un des fleurons du premier art roman de la région. On peut y admirer une statue en bois polychrome de la Vierge à l’Enfant du XIIème siècle. Elle doit son nom à un arbre situé aux abords du prieuré. Selon la légende, un chevalier revenant de la croisade ramena en Terre Sainte une jeune tige d’arbousier qu’il planta. Le sanctuaire du Prieuré prit le nom de Notre Dame de l’Oder et l’arbre devint l’objet d’une grande vénération.

Depuis 2005 les Franciscains ont cédé la place à une université américaine de Pennsylvanie qui a remis en état la majeure partie du prieuré. Des étudiants d’art y sont accueillis. Nous n’avons donc pu le visiter.

Un panorama exceptionnel, où la longue boucle sinueuse du fleuve se dessine au milieu des prés, s’offre à nos yeux. Notre guide nous désigne les différents fortins qui hérissaient autrefois la ligne de crête. On aperçoit entre autres la Tour Carrée qui tenait lieu de clocher à l’Eglise Saint-Gilles.

Au RESTAURANT DU PONT, l’accueil est chaleureux, les plats raffinés avec de belles présentations.

Sur le chemin du retour nous faisons une halte à REALMONT

Béatrix, la guide, nous attend pour nous faire visiter cette bourgade du Tarn, de moins de 4000 habitants. En 1272 le roi Philippe le Hardi l’érigea afin d’assurer la suprématie catholique et l’influence de la monarchie face au catharisme de l’Albigeois. Nous nous retrouvons sur la grande place carrée à double rangée d’arcades près d’une vaste halle. Nous pouvons y admirer les maisons à encorbellement, les couverts et les piliers en bois. Notre guide, particulièrement volubile, nous en fait découvrir les rues adjacentes. De très nombreuses échoppes laissent à penser que cette commune a gardé un tissu commercial assez dense, mais difficile pour nous de l’apprécier, les rideaux étant baissés le dimanche. Il y a ici, dans un cadre privilégié, de nombreux artisans et petites entreprises.

Nous allons déambuler dans les rues particulièrement hétéroclites et étroites de cette ville, où nous nous étonnerons aussi de l’étroitesse des façades des maisons, certaines à colombages. 

Nous pourrons y admirer la FONTAINE DE LA FREJAIRE, datant de l’époque de Louis XIV. Fontaine monumentale encaissée, elle aurait été source d’inspiration pour Molière pour son œuvre Don Juan. Elle possède un escalier de 16 marches qui conduisent au bassin où l’eau jaillit des gueules de trois lions. Sur le fronton trois écussons, l’un portant la date de 1652.

Nous visitons NOTRE DAME DU TAUR, ancien temple réformé devenu église catholique, surmontée d’un clocher quadrangulaire. La nef est divisée en quatre travées et présente de chaque côté quatre chapelles richement ornées, des arcs marquant chaque travée reposent sur des pilastres. Dans le chœur un retable offert par le Cardinal d’Albi, qui se compose de six colonnes de marbre grenat supportant un baldaquin doré. 

Sur la place, le portrait en buste de Louisa PAULIN, née à REALMONT. Poète occitan intimiste, ses œuvres associent la nature et l’expression des sentiments. La lecture de l’un de ses poèmes nous fera terminer en douceur cette journée bien remplie.

« Je voudrais bâtir une ville heureuse avec des arbres et des eaux,
De grands arbres serrés sur de secrets oiseaux
Comme dans nos vieux livres d’images quand nous étions enfants sages,
De ces arbres gonflés d’étranges sèves
Et qui savaient nourrir et bercer tous nos rêves. »

Merci à Colette et Henry RIERA, organisateurs de cette journée si bien réussie.

Annick H


calle