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Pour notre dernière sortie de l’année 2017 les Arcépiens sont allés à la découverte d’un GERS plutôt insolite, qui en étonnera plus d’un.
Après notre rendez-vous rituel devant le Château de Roquettes, co-voiturage bien organisé, nous partons vers Saint Elix d’Astarac. C’est une route très étroite, en fins lacets, qui nous y mènera. Le paysage peint des couleurs d’automne est tout simplement sublime. Nous apercevons furtivement les Pyrénées.
Anne-Marie et Georges, nos « GO » nous accueillent chaleureusement avec boissons et viennoiseries.
On nous avait promis des surprises lors de cette journée, nous n’allions pas être déçus.
Le Land Art est, à l’origine, une initiative de l’Ouest Américain dans les années 1960. Petit à petit cette tendance de l’art contemporain s’est imposée en Europe. En utilisant les matériaux de la nature, ici et là des œuvres ont été créées par de véritables artistes, en extérieur, exposées aux éléments et donc à l’érosion naturelle.
Nous voici au cœur de la forêt, partant à la découverte de l’une de ces œuvres. Monsieur le Maire de la commune nous la présente. Au milieu d’une clairière, enchâssée parmi les arbres, telle un champignon géant, elle s’impose à notre regard. C’est l’artiste Japonais de renommée internationale, Teruhisa Suzuki qui a été retenu parmi de nombreux candidats pour une création de son choix, en accord avec les principes du Land Art. Pourquoi « Kazé » ? tout simplement parce que Kazé signifie « vent » en Japonais.
Cette imposante sculpture, faite de branchages de houx tressés, consolidée par une structure de métal nécessaire pour sa tenue, mais invisible, a pris en son cœur la forme du tourbillon d’un cyclone. L’art, ici, la création de l’Homme, rend hommage en quelque sorte à cette forêt décimée en 2009 par un ouragan ayant entraîné la disparition de 160arbres centenaires.
Un gentil guide bénévole nous accompagne pour cette visite de Simorre. De jolies ruelles y ont gardé leur aspect d’antan, on y trouve même au « pignon » d’une maison le clapet d’un système d’allumage de réverbère, une poulie permettait de faire descendre le luminaire pour l’allumer avant de le remonter. Des maisons, certaines à « pans de bois » semblent blotties autour de l’Eglise Abbatiale du XIVème siècle, seul vestige d’une ancienne abbaye bénédictine. La presque totalité de cet édifice, magnifié par une tour octogonale, est en brique rose. Les vitraux sont remarquables, les stalles sculptées de détails émouvants. La crypte, devenue sacristie renferme quelques objets de culte, des travaux de restauration ont permis de mettre à nu de très belles peintures murales. Bien sûr, on reconnaît sur cet édifice religieux l’empreinte de Violet Le Duc.
Il fait froid, il fait faim. C’est le Restaurant Le Garenne qui nous accueillera, dans son environnement atypique où le lapin semble roi, avant de se retrouver dans nos assiettes bien mijoté par le Chef. Très bon menu, bien apprécié.
Autre œuvre du Land Art, après Kazé, c’est « Yané » que nous allons découvrir à Villefranche d’Astarac. Le Maire de la commune et l’une de ses adjointes vont nous la présenter. Œuvre monumentale, semblant déposée, à flanc de coteau. C’est le même artiste japonais Suzuki qui en est le créateur. Yané signifie « toit » en japonais. Celui-ci ressemble à un large éventail de bois, nous pouvons pénétrer à l’intérieur et admirer le village au loin, à travers une ouverture en forme d’œil.
Notre guide nous propose d’immortaliser l’instant par une photo de groupe devant l’œuvre, nous sommes même autorisés à grimper dessus. « Cheese », voilà, c’est fait. Il est vrai qu’au fil du temps la plupart de ces œuvres Land Art disparaîtront, victimes des intempéries, de l’érosion, et seules les photos prises par ceux venus les contempler les rendront immortelles.
Nous terminerons notre journée au Maquis de MEILHAN par une visite de ce lieu tragiquement historique, guidés par Jean-Claude Pasqualini, membre de l’Amicale du Maquis de Meilhanet passionné d’histoire. C’est ici que le 7 juillet 1944 au petit matin un détachement de la Wehrmacht encercla un camp de maquisards, la plupart des hommes de tout juste 20 ans, commandés par le Docteur Reynaud. 68 seront tués sur place, 4 seront exécutés à Lannemezan et 4 otages, paysans des fermes alentours, torturés et fusillés. Ici ont été érigées 75 croix en souvenir de ces victimes de la barbarie. Aujourd’hui un seul des rescapés est encore vivant. Ce lieu restera à jamais la mémoire de cette tragédie.
Nous sommes sur les hauteurs, nous apercevons au loin la forêt et ses couleurs d’automne, puis encore plus loin nos regards se perdent vers la vallée.
Voilà comment s’est terminée notre visite dans le Gers, dans l’émotion, mais nous n’oublierons pas de remercier Anne-Marie et Georgesde nous avoir offert tous ces instants de partage.
Annick Hamelain