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« Fenêtres sur Cour »
C’est par un gris et pluvieux dimanche de mars que quelques Arcépiens ont tenté d’illuminer leur journée en allant voir l’exposition « Fenêtres sur cour » au Musée des Augustins à Toulouse.
Dans l’histoire de la peinture européenne, les représentations de « cours » sont nombreuses. Cet espace peut être tour à tour grandiose (cloître, palais), convivial (auberge), plus sombre (prison, hôpital) et parfois modeste (patio, ferme).
Notre guide Christelle nous les présentera, nous faisant visiter certaines d’entre elles.
Tout d’abord, « Atriums et patios » qui nous permet de découvrir un grand artiste catalan, Rusiñol, et ses patios dont le bleu profond de l’un d’entre eux fut repris par Matisse.
Nous pénétrons ensuite dans « les Cloîtres » et en particulier dans le petit cloître du Musée des Augustins représenté tel qu’il était dans les années 50.
Après les cloîtres ce sont « Les cours de ferme » qui reçoivent notre visite. Cours de fermes gasconnes bretonnes ou normandes avec les tableaux de Boudin qui auront une influence sur les peintres impressionnistes.
Puis, nous pénétrons dans « les scènes du genre », avec les cours d’auberge, les cours de caserne où on retrouve le tableau de Vuillard « Sous les Arbres » qui comprend ce que l’on appelle en peinture des zones d’ombres qui sont des zones où il n’y a pas de peinture, seulement la toile à l’état brut.
Après les tristes cours des casernes, c’est au tour des cours flamboyantes des palais de nous accueillir. Palais imaginaires, tableaux très prisés à la fin du XVIIème siècle, ou palais réels comme « la cour du palais des Doges » ou « la cour de L’Alhambra ».
Nous voilà de retour dans les villes avec les cours urbaines. Comme les écrivains et les poètes, les peintres ont été les témoins, parfois nostalgiques, des transformations de la ville à l’époque moderne. Certains nous représentent ainsi des édifices parisiens emblématiques au moment de leur construction ou de leur rénovation.
D’autres nous donnent une vision du Paris hivernal et fantomatique comme « Neige à Paris » de S. Lepine ou « Le mont de piété » de Rusiñol. Ils nous proposent aussi des scènes d’un réalisme effrayant tel que « Le Cochon » de François Bonvin, peint en 1874 ou « Pinel, libération des aliénés de leurs chaînes » peint par Tony Robert Fleury en 1795. Ce tableau a été restauré pour l’exposition et prêté par La Pitié Salpêtrière où il est exposé dans l’entrée de l’hôpital depuis 1876.
Nous finissons notre traversée par les cours peintes sous des cieux exotiques qui décrivent des villes plus douces et plus accueillantes. Les artistes orientalistes, quant à eux, se sont aventurés dans les arrière-cours des bazars ou des caravansérails, bruissantes d’activités au Caire, Istanbul ou Trébizonde.
Après un rapide déjeuner nous rejoignons notre guide pour la visite du Couvent des Chartreux.
« Le Couvent des Chartreux »
En dévalant la rue Valade, petit arrêt devant les vestiges du grand cloître, îlot de verdure au sein de la faculté de l’arsenal, très prisé des étudiants. Notre guide nous aide à imaginer les petites et sobres maisons des chartreux distribuées autour du grand cloître où la règle de l’ordre était : prière, silence, solitude. Devant le portail sculpté en 1613 par Antoine Bachelier, elle nous fait remarquer la très belle et très insolite statue de Saint Jean-Baptiste située au sommet de la coupole de l’église.
L’église est située près de la place Saint-Pierre. Elle se découvre, mystérieuse, au fond d’un vaste vestibule. Deux églises en une, séparées par le maître-autel décoré de stuc et d’anges, qui a remplacé en 1783 le retable double face en bois doré du début du XVIIème siècle qui, depuis 1780, orne l’église de Roquettes. Il était situé à la croisée des 2 nefs : la nef des paroissiens et la nef des Chartreux composée de 62 stalles en bois sculpté datant de la création de l’église (1602 – 1610).
La précieuse clarté de cette église donnée par les vitres de la coupole nous permet d’admirer la chaire sculptée du XVIIIème siècle et l’orgue de tribune provenant de l’ensemble conventuel des jacobins d’où il a été transféré en 1792 lorsque l’église est devenue l’église paroissiale Saint Pierre.
Un dernier regard à la chapelle Saint Croix, sublime chapelle qui présente un ensemble exceptionnel de sculptures sur bois réalisé par Arthus Legoust et son atelier au XVIIIe siècle.
Un grand merci à notre guide qui, heureusement, savait que le retable initial se trouvait à l’église de Roquettes... Nous l’avons d’ailleurs invitée ainsi que les autres personnes présentes à la visite, à venir le découvrir.
Colette Riera