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Ce Dimanche 25 septembre 2016, c’était notre « sortie de rentrée ». C’est vers l’Aveyron qu’elle devait nous diriger. 30 Arcépiens ont ainsi pris la route de bon matin, et 182 km et 300m plus tard notre petit groupe se retrouva pour notre première étape à Salles-la-Source.
Non, ce ne sont pas les chutes du Niagara mais une cascade de 20 mètres de haut qui jaillit au cœur même du village, ce qui en fait sa particularité, alimentée par quelques cours d’eau souterrains.... Des affiches placardées nous informent que, dans ce cadre qui pourrait inspirer la zénitude, une guerre de l’eau sévit depuis plusieurs années. En 1930, contre l’avis des villageois, à quelques pas, fut installée une centrale hydroélectrique turbine venant amoindrir le débit de ce qui faisait leur fierté !!! Comme pour faire oublier les discordes, de temps en temps, un rayon de soleil éclaire les gouttelettes d’eau, et c’est très joli.
Nous partons à l’assaut d’un escalier de pierre d’une centaine de marches, étroit et difficile, qui nous permet d’accéder aux ruelles de cette commune du Rouergue aux toits de lauze et aux murs parfois ornés de pans de bois. Elle s’étend sur plus de 7000 hectares, avec disséminés quelques châteaux privés, de nombreux édifices religieux et quelques dolmens. Nous trouverons porte close à la jolie petite Église Saint-Paul de style roman que nous devions visiter. Rappelons que c’est dans la campagne environnante que fut tourné ce film magnifique « microcosmos » qui enchante petits et grands depuis vingt ans.
C’est à Grand-Vabre que nous partons nous restaurer, étape toujours d’une haute importance lors de nos pérégrinations à nous les Arcépiens. « Chez Marie », nous sommes très bien accueillis, nous en connaissions le menu, et le repas va tenir ses promesses. Apéritif kir parfumé à la noix ou à la châtaigne - salade de gésiers agrémentée de quelques légumes, confit de canard fermier accompagné d’oseille à la crème (ce qui ne manque pas de surprendre) - aligot aussi onctueux que goûteux – glace nappée de quelques fruits – le tout, concocté avec les produits du terroir est tout simplement délicieux. Adresse à retenir pour les futurs voyageurs.
Le café nous aidera à rester bien éveillés pour la suite de notre escapade qui doit nous mener vers CONQUES, le but principal de la journée.
Notre guide se prénomme Joanna. Aussi jolie que compétente, elle va nous accompagner pour la visite de l’abbatiale romande de Sainte-Foy inscrite au patrimoine de l’UNESCO au titre des Chemins de St-Jacques de Compostelle. Sur le parvis du lieu saint, elle nous en explique les origines. Celles-ci datent des chrétiens qui se seraient réfugiés dans les montagnes du Rouergue pour y fonder un Ermitage avant d’être massacrés. Diverses communautés s’y seraient ensuite succédé jusqu’à ce que l’Ermite Dadon s’y installe en 790. L’ermitage évoluera plus tard en Monastère et l’Église sera édifiée. Mais grave dilemme, les moines sont soucieux du développement spirituel mais également du développement économique. Au Moyen-âge, le culte des reliques est important. Pour devenir une étape incontournable sur la route du pèlerinage de Saint-Jacques de Compostelle, il serait bon que le lieu abrite un sanctuaire. Mais des reliques, il n’y en a pas. Un moine est alors envoyé à Agen ; pour endormir toute méfiance il y passera dix ans, avant de réaliser ce qui sera appelé subtilement une « translation furtive » et qui fut tout simplement le vol dans l’église d’Agen des restes d’une enfant martyre, Sainte Foy d’Agen. Les reliques de l’enfant furent accueillies solennellement et placées dans une châsse. Se prosternant devant, un « illuminé » aurait recouvré la vue. Les pèlerins affluèrent, les dons aussi, permettant, autre miracle, l’édification d’une basilique plus grande.
Avant de pénétrer dans l’abbatiale, nous nous arrêtons longuement devant le Tympan du Jugement dernier. Notre guide nous donnera la signification de chaque scène, de cette œuvre majeure de sculpture romane restée étonnamment lisible.
A l’intérieur quelques vestiges du cloître ancien demeurent, tout comme demeurent ici actuellement six moines bénédictins « prémontrés » sécularisés.
Après la visite de l’abbatiale et la lecture éclairée des nombreux chapiteaux par notre guide, nous avons le privilège de pouvoir accéder au déambulatoire à la partie supérieure d’où nous pouvons encore plus prendre conscience de la grandeur de l’édifice, plus haut que Saint-Sernin à Toulouse, puisqu’il s’élève à 22 mètres. Une coupole juste au-dessus de la croisée du transept donne une intensité lumineuse exceptionnelle
Nous prenons des chemins mystérieux pour accéder au Trésor de l’Abbaye. Composé de nombreux reliquaires dont la statue de la Majesté de Sainte Foy, car dans la tête a été enchâssé le crâne de la jeune martyre, il impressionne par l’éclat de toutes ces dorures. Il est vrai que le Trésor de Conques est l’un des cinq grands trésors européens d’orfèvrerie médiévale. Prosper Mérimée, visiteur, s’exprima ainsi « Je ne m’attendais nullement à trouver tant de richesses dans pareil désert ».
Avant de quitter ce lieu saint, nous nous sommes attardés longuement devant les vitraux, œuvre de Pierre Soulages. Vitraux qui divisent, mais peut-on se permettre d’analyser en quelques mots l’œuvre d’un tel artiste ? « Ils respectent tout en la magnifiant l’architecture romane et invitent la lumière extérieure à pénétrer. »
Malheureusement pour nous le soleil un peu timide ce jour là venait de s’éclipser.
Et la pluie nous accompagnera tout le chemin du retour....
Merci aux membres du bureau de notre Association d’avoir fait ce choix pour notre première sortie de l’année qui en augure d’autres tout aussi attractives.
Merci aussi à Colette Riera d’y avoir apporté ses compétences et sa joie de vivre communicative.
Annick Hamelain
Photographies : Georgette Berdoulat et Jean Murillo