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Ce jour là, nous sommes 31 Arcépiens à prendre la direction des montagnes du Couserans, pour visiter Saint-Lizier, ville de l’Ariège chargée d’histoire. Sur la route nous apercevons les sommets enneigés des Pyrénées, le soleil commence à poindre et une belle journée s’annonce.
Les places de voitures sont rares au cœur du village et c’est à pied, en empruntant une magnifique ruelle étroite, tortueuse et grimpante, que nous rejoignons le groupe.
Lizier de Couserans, évêque, canonisé sous le nom de Saint-Lizier, a inspiré l’appellation de cette cité Gallo-romaine, nichée au pied des montagnes, devenue le siège d’un important Évêché dès le Ve siècle. Ce n’est cependant que quelques siècles plus tard, à l’époque romane, que deux cathédrales y verront le jour.
Nous voilà devant le Palais des Évêques, appelé aujourd’hui Palais Vieux, dont on a considérablement agrandi la construction initiale du Xe siècle. Ce bâtiment austère deviendra tour à tour prison, dépôt de mendicité, asile d’aliénés, puis plus récemment hôpital psychiatrique départemental. Ce n’est qu’en 1969 qu’il perdra cette fonction du fait de sa vétusté. Les malades, plus de 600 dans un si petit village, seront transférés dans des locaux mieux appropriés.
Le Palais est aujourd’hui un musée aux thèmes très variés. Collection d’objets de la vie quotidienne du temps des romains, amphores, lampes à huiles, monnaies. En 1994 fut découvert de manière fortuite le trésor de Saint-Girons, trésor monétaire de près de 15000 pièces de monnaies. On peut y admirer des sarcophages de marbre à sculptures et décors chrétiens. Au dernier niveau sont mis en valeur le travail du textile, la fabrication des produits laitiers, en résumé tout ce qui reste l’expression de la vie du berger au cours du siècle dernier, attestant des savoir-faire des habitants d’une vallée longtemps isolée....Quelques Arcépiens plus coquins que d’autres se seront attardés, intrigués, devant « l’horloge amoureuse ».
Notre-Dame de la Sède, qui se trouve dans l’enceinte du Palais, nous séduit. Certains la nomment « La Petite Chapelle Sixtine de l’Ariège », tant les fresques monumentales qui ornent les voûtes et les murs de l’édifice sont exceptionnelles.
Ces peintures, découvertes en 1992, sont la représentation de scènes bibliques, de patriarches, de scènes de la vie de Saint Jacques de Compostelle. Notre guide, passionnée, nous parle des sibylles, prophétesses à ne pas confondre avec les jeunes Pyties, car en ce lieu elles ont une place de choix.. Réalisées à base d’ocres, de charbon et de chaux, leur élégance, la précision de leurs dessins font de ce lieu l’un des plus beaux édifices religieux de Midi-Pyrénées-Languedoc-Roussillon...
Pendant ces quelques instants, nous avons apprécié pour nous reposer, la chaude patine des stalles de noyer.
Nous terminons cette riche matinée en haut du Belvédère. C’est ici que certains malades étaient déplacés pour leur permettre de jouir d’une certaine sérénité devant un joli panorama de verdure.
Nos estomacs se rappellent à l’ordre et nous reprenons nos voitures. Après avoir emprunté une petite route sinueuse de 18 kms, nous arrivons au restaurant gastronomique « Le Sentenac » à Tourtouse. L’apéritif nous donne l’opportunité de remercier Yolande et Jean-Louis Albault, les efficaces organisateurs de la journée.
Le repas fut excellent, copieux, au point d’alourdir certaines paupières pour la suite de la visite.
Il nous faut reprendre la route pour visiter cette fois-ci la partie basse de St-Lizier. La guide ouvre les portes de la Cathédrale catholique romaine, deuxième cathédrale d’un village ne comptant pourtant que quelques milliers d’habitants.
Cette église possède un cloître plein de charme, intact et dont on peut admirer les arcades romanes au rez-de-chaussée. A l’étage, la galerie de briques. Il y a là également le trésor de l’église, mobilier et objets de culte, châsses, enfin tout ce qui peut nous conter l’histoire religieuse de ce lieu qui abrite également les reliques de Saint-Lizier.
Il fallut bien les écarquiller, les yeux, en pénétrant dans cette petite pharmacie du XVIIIe siècle, si parfaitement conservée. Les couleurs chaudes des boiseries de merisier et de poirier mettent en valeur les superbes pots de faïence bleue, bouteilles, ventouses soufflées à la bouche. Ils contiennent ces mélanges d’herbes et de plantes diverses certainement très efficaces, ancêtres de notre aromathérapie actuelle.
Beaucoup moins romantique, la trousse chirurgicale militaire avec l’ensemble des instruments qui, on n’en doute pas, faisaient mal à nos ancêtres ! Appréciaient-ils ces recettes miracles auxquelles notre guide tente de nous initier ? Recettes aux appellations oh combien imagées, telles « l’élixir de longue vie » le « vinaigre des quatre voleurs » ou beaucoup plus cruelle, « l’huile de petit chien », potions magiques censées supprimer tous les maux. De quoi faire se retourner Brigitte dans sa Madrague.
Voilà, une fois de plus l’ARCEP a rendu heureuses ses ouailles, bonne humeur, jolies visites, repas copieux …. un peu trop …. il faut reprendre la route.
Nous nous disons au-revoir, et merci encore à Yolande et Jean-Louis.
Annick Hamelain
Photos JLA