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27 septembre 2015
PAU ! Son nom résonne comme une onomatopée. Henry IV y naquit le 13 décembre 1553 et ce sont 33 Arcépiens qui partirent, tôt ce dimanche matin, sur les traces du Roi !
Le soleil qui semblait au lever du jour plein de promesses nous a abandonnés en cours de route, et c’est sous un ciel un peu morose que nous avons découvert la ville et son Château-Musée.
Situé sur une hauteur au cœur de la cité, on y accède par le pont de Nemours. Le Gave de Pau serpente en contrebas. Du 11ème au 17ème siècle, de Gaston Fébus aux rois de Navarre qui s’y sont succédé, dans cet ouvrage avant tout militaire, chacun a laissé son empreinte par des constructions assez surprenantes. Trois pieux (paü en Béarnais) symbolisant la fidélité et la droiture, délimitent le château. Un donjon en brique s’élève à 33 mètres de haut, on admire aussi la Tour où l’on battait la monnaie à l’effigie du roi. Les travaux seront terminés sous Napoléon III qui fera ériger une nouvelle tour et un triple portique qui ferme aujourd’hui la vaste cour d’honneur.
Après le passage de l’illustre roi Henri et le décès de ses grands-parents, plus aucun souverain ne résidera à Pau. Le château, confié à la garde de la famille des Gramont, fut ainsi entretenu. Son mobilier d’apparat fut progressivement enlevé et une grande partie du domaine amputée sous la pression constante de la ville qui s’étendait. On peut même parler de pillage et de vandalisme. Bien que préservé de la démolition sous la révolution, il continuera à se dégrader au fil du temps et c’est Louis-Philippe qui entreprendra sa restauration, le choisissant pour réconcilier catholiques et protestants lors de la Monarchie de Juillet. Il voulut en faire la résidence des rois, allier les idéaux de la Révolution et ceux de la monarchie, mais conserver avant tout l’empreinte d’Henri IV.
A l’intérieur, un décor élégant, lambris aux murs, rehaussés de filets d’or, plafonds à caissons et de superbes tapisseries des Gobelins, l’une des plus belles collections de France. De nombreux meubles du « style de l’époque », ont été restaurés, ou reconstitués. Parmi eux, la monumentale table aux 100 couverts, des lits à baldaquin, mais aussi, bien authentiques, des tableaux, des objets d’art et des documents historiques.
Le berceau du jeune Henri est l’une des pièces emblématiques du château. Ce berceau-carapace de tortue de mer y occupe une place de choix dans la chambre natale entièrement reconstituée et hautement symbolique. Plus tard il sera « enjolivé » d’un décor guerrier évoquant les hauts faits d’armes du Roi : 6 lances de bois surmontées d’une couronne de lauriers et d’un casque empanaché de plumes blanches !!!!! Il sera l’objet d’un véritable culte jusqu’à la Révolution française où il sera préservé grâce à un subterfuge. Cet objet impressionnant témoigne bien de l’aura particulière qui entoure le personnage. « L’amour sourit en voyant comme il tète au lieu de lait le jurançon nouveau » C’est ainsi que la légende rappelle qu’Henri d’Albret grand-père du roi frotta d’ail les lèvres du bébé avant de les humecter de vin de Jurançon assurant à jamais la célébrité du précieux nectar.
Rappelons qu’Henri IV est omniprésent dans la ville de Pau. On ne compte plus le nombre de représentations du Bon Roi à tous âges, statues de bronze ou autres, bustes, tableaux etc...au château-musée, ça et là dans la cité. Les décrire en peu de mots serait leur faire insulte, mais ce que l’on peut dire c’est qu’il y a là de quoi faire pâlir de jalousie tous ceux qui ne laisseront aucun souvenir pour les générations futures.
Le bien nommé le « Vert-Galant » put aussi « s’enorgueillir » (?) d’avoir eu deux épouses et 72 maîtresses ! (recensées).
Le 14 mai 1610, le roi de France Henri IV (56 ans) se rend auprès de son ami Sully, malade. Il n’arrivera pas à destination mais sera assassiné à la faveur d’un embarras de la circulation.
Pendant notre visite, le soleil avait repris ses droits. Il nous accompagnera jusqu’au restaurant où le menu s’imposait.
« Je veux que chaque laboureur de mon royaume puisse mettre la poule au pot le dimanche »avait proclamé le Bon Roi, en fait le volatile mettra deux siècles avant de se poser sur la table des pauvres gens. Pour nous les Arcépiens, elle fut bien là, copieuse et délicieuse.
Notre prochaine étape à LESCAR nous conquit. Au cœur du village se trouve l’ancienne Cathédrale des Rois de Navarre, redevenue simple église paroissiale, depuis le rattachement de cette petite ville à l’Évêché de Bayonne.
Dès que nous pénétrons à l’intérieur, nous somme sous le charme de ce véritable chef d’œuvre de l’art roman. L’ensemble est d’une légèreté et d’une finesse remarquables. Au sol une mosaïque représente des scènes de chasses, une autre représente le jeune Maure avec une jambe de bois.
Les peintures du chœur dédiées à Marie, les stalles en bois sculptées, sont elles aussi autant de symboles de l’affirmation du catholicisme en réaction au développement du protestantisme.
C’est en ce saint lieu classé en 1840 aux Monuments Historiques que furent inhumés les derniers souverains de Navarre.
Philippe Bense, organiste, l’un des anciens du village nous parlera avec passion de l’orgue aux 1800 tuyaux, dont la partie instrumentale fut restaurée aux 19 et 20ème siècles. Un instant de sérénité lorsqu’il interprétera quelques œuvres, « rien que pour nous ».
Puis, nous aperçûmes une jeune femme déposant discrètement quelques paquets sur un banc près du parvis. Décidément nous étions, gâtés, c’était aussi pour nous les Arcépiens.........
C’est ainsi que se termina cette belle journée par une dégustation du « Pommier » : fonds de pommes rissolées, crème légère à la vanille, biscuit amande caramélisé. Un véritable délice, spécialité de la Maison Lanne à LESCAR.
Merci encore à Mireille et Patrick PRINEAU organisateurs talentueux de cette journée une fois de plus réussie.
Annick Hamelain.
Photos de Bernard Martinez et Lisa Gavilanes