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Weekend de l’Ascension dans les Pyrénées Orientales


(Diaporama en bas de page)

Comme le veut la tradition chez les Arcépiens, le weekend de l’Ascension fut particulièrement riche en découvertes de toutes sortes. Ce furent quatre jours non-stop pour les jambes et les neurones dans cette belle région des Pyrénées Orientales.

Nos premiers pas nous conduisirent dans le site grandiose des « orgues » d’Ille sur Têt, où notre guide nous expliqua les différentes roches, l’érosion, la formation des cheminées de fée...

Puis nous voilà partis vers le Prieuré de Serrabonne, chef d’œuvre de l’art roman, situé au cœur de forêts de chênes verts de la vallée du Boulès. Érigé en 1052, il subira les affres du temps et ce n’est qu’à la fin du XIXe siècle que le monastère en ruines attirera l’attention de Jaubert de Passa, grande figure locale. L’édifice sera alors consolidé, puis restauré au début du XXe siècle, mais les aménagements défensifs seront détruits. Notre guide, particulièrement volubile, ne fut pas avare pour nous conter ce lieu, s’attardant plus spécifiquement sur la description des chapiteaux de marbres d’une beauté rare, et sur la symbolique des sculptures restées intactes. Nous retiendrons également la magnifique tribune en marbre du XIIe siècle considérée comme l’une des plus belles réalisations de l’art roman.

Le soir même nous nous installons pour trois nuits au Camping Mas de Lastourg. Dès le lendemain nous reprîmes notre route vers Saint-Martin du Canigou. Et Saint Martin du Canigou, eh bien, il faut se le mériter ! Pour l’atteindre, il va nous falloir, pour certains, crapahuter pendant une petite heure, pour d’autres surmonter leur peur dans un 4x4 frôlant le précipice ! A mi-chemin, la visite de la petite église romane de Saint-Martin le Vieil nous permettra de reprendre nos forces. 

Lorsque nous découvrons l’Abbaye à 1055m d’altitude, nous sommes à nouveau sous le charme. Elle est là devant nous, magnifiquement restaurée.

Elle fut elle aussi maltraitée par le temps, les pillages des Aragonais, puis un tremblement de terre qui aurait pu définitivement la faire disparaître. Mais à nouveau des hommes, les moines en l’occurrence, sont venus lui redonner prestige et beauté. A l’origine le lieu devait être édifié avec l’exigence que lui soient rattachés des moines militant sous la règle du Père Benoît. Aujourd’hui, ce sont les Moines du Renouveau Charismatique qui y demeurent. Le lieu est ouvert à des familles et à des individuels qui viennent ici vivre hors du temps, pour une retraite qui se doit d’être salutaire. C’est le père Paul qui nous fera visiter. Il nous parlera longuement de l’Abbé Oliba, qui a marqué de manière indélébile l’histoire de l’Abbaye, en ayant entre autres une influence non négligeable sur l’architecture du lieu.

C’est Saint-Michel de Cuxa (prononcer « coucha »), monastère bénédictin situé au pied du Canigou, qui nous accueillera l’après-midi. Nous y ferons une visite libre, après avoir pu admirer le magnifique Jardin des Iris : près de 500 variétés de toutes les couleurs que nous avons eu le privilège de voir en pleine floraison. Une légère pluie tombant à cet instant précis n’en a aucunement altéré les couleurs.

Les quelques Arcépiens ayant fait un détour par Prades ont pu voir les splendeurs du plus grand retable baroque de France dans l’Église Saint-Pierre. (Douloureuse concurrence pour notre retable de Roquettes, il nous sembla voir une lueur de tristesse dans les yeux de notre chère Présidente qui sait, cependant, nous rappeler que « le nôtre » a une spécificité exceptionnelle, être à double-face). Dans la région, pas moins de 700 retables, la plupart baroques, seront édifiés aux XVIIe et XVIIIe siècles.

La nuit le vent a soufflé très fort, mais il eut la délicatesse de se calmer dès le matin. Nous partîmes sereins vers la route de Villefranche-de-Conflent.

  « Villefranche de Conflent est une ville qui possède un patrimoine exceptionnel : du Moyen Age jusqu’à nos jours, le temps a inscrit dans ses pierres le passage des hommes qui l’ont construite, l’ont conquise ou qui ont vécu dans ses murs. plus que tout autre, Vauban le " vagabond du Roi-Soleil " a laissé sa marque ici. Le génie de Vauban réside dans sa capacité à adapter les défenses d’une cité à son identité géographique. D’où l’inscription en juillet 2008 sur la liste du Patrimoine Mondial de l’UNESCO de douze sites fortifiés* par Vauban en France, dont celui de Villefranche, chacun d’eux témoignant d’une caractéristique de sa pensée architecturale et militaire. Trois cents ans après le passage de Vauban, les remparts encerclant la cité, le fort Libéria surplombant celle-ci et la grotte casematée dite " Cova Bastera " sont autant d’incarnations de son talent. Villefranche, gardienne de cette mémoire, ouvre ses portes pour partir à la découverte d’un mythe au décor de Grand Siècle ». (joli texte, copié/collé/avoué).

Pour atteindre le Fort-Libéria, nous avions le choix de la montée par le « souterrain des 1000 marches » (plus exactement trois niveaux de 250 marches), le sentier, ou en 4x4. Nombreux furent les Arcépiens qui choisirent le sentier, sous un soleil de plomb, ce qui valut à certains d’arriver quelque peu essoufflés. Le souterrain sera réservé à la descente. Les autres emportés sur une piste étroite, dans le 4/4 brinquebalant du cow-boy Jacky (surnommé Cochise) furent tous surpris d’arriver sains et saufs à destination.

Lors du déjeuner au fort, nous nous sommes remis de nos émotions en sacrifiant à la tradition du « pourou », pour certains de la « régalade », profitant de cet instant festif pour applaudir et remercier Yolande, Jean-Louis et Josette, les talentueux organisateurs de ce week-end si riche en découvertes.

Naïma la « généreuse » nous fit visiter le Fort. Elle le fit avec beaucoup de passion, comme d’ailleurs tous les guides qui nous auront emportés pendant quatre jours dans l’histoire si riche de la région.

C’est Vauban qui fit ériger ce fort en 1680 pour protéger la ville. Il est constitué de deux hexagones s’adaptant aux contraintes du relief de la montagne. Dans un cadre incomparable, nous arpentons les chemins de ronde, les escaliers vertigineux, cramponnés aux superbes balustrades en fer forgé catalan. Nous traversons des galeries, admirant au passage les portes tricentenaires aux ferrures imposantes. On y découvre la vie de garnison du temps de Vauban, puis la prison des femmes où huit femmes, dont la Brinvilliers et la Voisin, les empoisonneuses de la troublante « affaire des poisons » seront enfermées, et deux d’entre elles pendant 36 et 44 ans. Des années interminables, où filer le rouet sera leur seule occupation.(La légende l’affirme, mais il est permis de douter que l’on puisse survivre si longtemps dans de telles conditions…),

Notre escapade arrive à sa fin. Après avoir plié nos bagages, nous partons vers notre dernière étape découvrir le village de Eus Il porte bien son titre de l’un des plus beaux Villages de France.

Un charmant vieux Monsieur, habitant des lieux, vêtu de ses plus beaux atours, costume-cravate et chaussures bien cirées nous le fera visiter. Grâce à lui, nous en connaîtrons tous les coins et recoins. Si fier de son village, il est intarissable pour nous en faire découvrir toutes ses richesses. Il semble d’ailleurs y régner, tant sa personne est omniprésente dans son discours. C’est lui, qui entretient le retable et le maître autel, c’est lui qui fait sonner les cloches et tant de choses encore ! C’est lui qui a décidé de telle ou telle construction, même quand celle-ci date d’un autre siècle. En fait il est amoureux de son village, tout comme il semble amoureux des « dames » dont il nous parle tant, de ces dames qui autrefois portaient les pierres pour la construction de l’église, alors qu’elles portaient aussi en leur sein l’un des 16 à 18 enfants que chaque femme avait à l’époque.

Allez voir ce village si vous ne le connaissez pas, c’est une merveille. Son passage lors d’une émission de télévision lui aura causé bien des soucis dont le plus douloureux sera la mort d’un monumental rosier datant d’un autre siècle. Honte à tous ceux qui sont venus ici, voler, ou casser pour posséder un vestige d’un lieu devenu célèbre l’espace d’un soir.

Nous terminons notre périple par le village de Mosset. Cette fois-ci c’est une dame d’un certain âge aussi qui nous fera visiter l’église. On peut retenir de cette visite, entre autres, le chemin de croix aux quinze stations, véritable œuvre d’art contemporain imaginée par Jean-Marc Treil et réalisée avec le concours de divers artistes de l’Ecole des Beaux-arts de Perpignan.

En quittant les lieux on aperçoit le Canigou, coiffé de neige. Il ne nous aura pas quittés durant tout ce séjour, où soleil et nuages n’auront cessé de jouer à cache-cache.

Annick Hamelain

 


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Documents joints


Weekend dans les P.O.
PDF - 7.3 Mo
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